Près de cinq cents ans après, les régions qui n’ont pas expulsé les Juifs à l’époque de la Renaissance ont des économies en meilleure santé que celles qui les ont expulsés, selon une étude publiée dans la publication The Review of Economics and Statistics, affiliée au prestigieux Massachusetts Institute of Technology, et relayée par le site israélien Ynet.
Si du Moyen-Âge à la Renaissance, de nombreuses régions en Europe ont expulsé des communautés juives entières, le professeur Luigi Pascali a constaté que les villes qui, à cette époque, ont permis à ces communautés de prospérer ont aujourd’hui un PIB (produit intérieur brut) jusqu’à 10% plus élevé que ceux qui les ont excommuniés.
Au 16ème siècle, l’Église catholique a interdit le prêt avec intérêt entre chrétiens, attribuant cette tâche aux Juifs, qui ont ainsi établi les premières banques.
« Je soutiens qu’en 1500, les villes où la communauté juive locale ont participé au développement précoce du secteur bancaire, disposent de plus de banques aujourd’hui et, de ce fait, sont plus développés », a expliqué Pascali, un économiste issu de la Barcelona Graduate School of Economics, dans une interview au journal britannique Daily mail, qui rapportait les résultats de l’étude de The Review of Economics and Statistics.
« Au début du 15ème siècle, les prêts juifs étaient répandus partout, avant de devenir un phénomène économique général dans toutes les régions d’Italie », a affirmé le chercheur.
Pascali a comparé les économies du nord et du sud de l’Italie. Dans cette dernière région, qui était sous le contrôle espagnol en 1503, les Juifs ont été expulsés.
En revanche, les communautés juives du nord du pays, qui vivaient la plupart du temps dans des villes indépendantes ou sous contrôle français, ont été autorisées à rester.
L’économiste explique que le taux de richesse plus élevé dans le nord de l’Italie aujourd’hui pourrait être corrélé au facteur juif.
Selon lui, l’Espagne, qui a expulsé ses juifs sous le règne de Ferdinand et d’Isabelle la Catholique en 1492, aurait pu disposer d’un PIB 7% plus élevé aujourd’hui si elle avait permis à sa communauté juive de rester chez elle.
Pascali a par ailleurs indiqué qu’il supposait que des différences économiques similaires basées sur l’expulsion ou la tolérance à l’égard des Juifs, existaient dans toute l’Europe.