Quand Merkel a tourné le dos aux Juifs et à Israël© article du JForum Newsletter nº 1132

par Comunidad Judía · 2 Iyyar 5778 – 17 avril, 2018

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Fév 22, 2018

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Quand Merkel a tourné le dos les Juifs et Israël

Avec son annonce estivale en 2015, de la politique de portes ouvertes aux réfugiés, la Chancelière Angela Merkel a porté préjudice à l’Allemagne, à son parti, à son image et vraisemblablement perdu la place qu’elle aurait dû avoir dans l’histoire. Cette politique a aussi eu un impact préjudiciable sur les Juifs d’Allemagne et Israël. Jusqu’à ce fameux été 2015, Merkel disposait, pourtant, de très bons résultats sur ces deux questions.

Merkel est devenue chancelière en novembre 2005. En janvier 2006, elle a visité Israël et l’Autorité Palestinienne/ En 2007, 2008, 2011 et 2014, elle est également venue en Israël. Cette dernière année (2014), Merkel était accompagnée par 16 ministres allemands, pour discuter de futures nouvelles collaborations entre les deux pays.

Elle n’éprouvait pas de problème particulier à reconnaître la culpabilité allemande envers les Juifs. En janvier 2018, à l’occasion de la Journée Internationale du Souvenir de la Shoah et de l’ouverture du camp d’Auschwitz, Merkel a appelé à une nouvelle culture de la mémoire, du fait du nombre déclinant de survivants de la Shoah[1].

L’attitude de Merkel divergeait alors fortement de celle de plusieurs dirigeants du groupe partenaire dans la coalition dirigée par la CDU, les sociaux-démocrates (SPD). Leur ancien dirigeant, Sigmar Gabriel, actuel Ministre allemand des affaires étrangères est un incitateur impénitent à la haine d’Israël. Tout récemment encore, ce fils de Nazi accusait Israël… d’apartheid[2].

Il y a déjà plusieurs décennies, Israël a eu des problèmes avec un dirigeant du SPD. En 1981, le chancelier Helmut Schmidt s’était rendu en Arabie Saoudite. Après quoi, il avait déclaré que les Allemands avaient un engagement moral envers les… Palestiniens. Le Premier Ministre d’alors, Menachem Begin, avait réagi avec fureur, disant, entre autres : “D’un point de vue purement moral, les déclarations de Schmidt prennent place parmi les plus glaciales et insensibles jamais entendues”.

Il ajoutait : “Il semble que la Shoah s’est commodément effacé de sa mémoire et qu’il ne fasse pas mention du million et demi de petits enfants assassinés, de familles entières décimées. La dette allemande envers le peuple juif ne peut s’effacer, ni durant cette génération ni aucune autre. La nation toute entière louait les meurtriers aussi longtemps qu’ils étaient victorieux. Mais qu’entendons-nous? Nous entendons un engagement envers ceux qui s’efforcent de terminer ce que les Allemands ont commencé en Europe[3]“.

Martin Schulz, l’actuel dirigeant du SPD, qui démissionnera de son poste le mois prochain, s’est exprimé devant la Knesset en 2014. A cette époque, il présidait le Parlement Européen. L’inviter à parler s’est avéré être une tragique erreur. A cause de la fausseté de ses propos et de ses provocations politiques, le ministre Naftali Bennett et plusieurs autres parlementaires du Foyer Juif ( HaBayit HaYehudi) sont sortis de la plénière àla Knesset au cours de son discours[4].

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Andrea Nahles : un petit air de déjà-vu?

La candidate favorite pour succéder à Schulz en tant que présidente du SPD est Andrea Nahles. Elle préside actuellement la faction du SPD au Bundestag, le parlement allemand. En 2012, Nahles a rencontré les représentants du Fatah à Berlin. La presse a diffusé un compte-rendu de cette rencontre annonçant que le SPD et le Fatah étaient liés par des valeurs communes et le désir de dialogue stratégique[5].

Le fait que Nahles soit persuadée que les socialistes sont indéfectiblement liés par des valeurs communes avec les glorificateurs d’assassins de citoyens israéliens n’est encore qu’un exemple concret de plus des problèmes qu’Israël rencontre avec l’Allemagne contemporaine. Ils ne se limitent pas aux seuls partis de l’extrême-gauche ou de l’extrême-droite. Ils sont profondément incorporés dans les principaux courants de pensée de ce pays[6].

Une preuve irréfutable de la diabolisation galopante d’Israël en Allemagne est qu’après dix ans de Chancellerie Merkel, plus de 40% d’Allemands feignent de croire qu’Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens[7].

L’opinion de Gabriel, Shulz et Nahles, ne représente, cependant pas exclusivement celle de tous les Sociaux-Démocrates. J’ai entendu le Ministre de la Justice Heiko Maas s’exprimer à Jérusalem, lors du Forum Mondial de lutte contre l’Antisémitisme, en 2015, sur le passé criminel de l’Allemagne. En décembre 2017, les Musulmans ont brûlé un drapeau israélien en plein Berlin, un événement qui s’est propagé à travers le monde grâce à YouTube. Maas a alors déclaré par la suite, que quiconque brûle des drapeaux israéliens brûle l’ensemble de nos valeurs[8].

Pourtant, toutes les bonnes actions et belles paroles de Merkel sont, à présent, éclipsées par les résultats de sa politique d’accueil sans conditions. Dans ce cadre, au moins 1,3 million de gens sont arrivés, principalement des Musulmans. Une étude montre que l’antisémitisme musulman est devenu un problème en Allemagne, d’une magnitude qui est du même ordre que la haine des Juifs émanant de l’extrême-droite. Deux autres études illustrent l’antisémitisme classique extrême et l’antisionisme foncier qui anime les nouveaux arrivants musulmans[9].

Dans l’accord de la coalition prévue entre la CDU et le SPD, il est écrit : “Après l’abolition des droits des Juifs et le meurtre de six millions d’entre eux, nous, Allemands avons une responsabilité éternelle face au combat contre l’antisémitisme”. L’Allemagne ne semble pas avoir mis cet enseignement à profit, quand elle a importé en masse ces centaines de milliers d’antisémites supplémentaires. Cela dans un pays où se déroulent quatre incidents antisémites par jour[10].

Dans ce cadre, d’autres déclarations de l’accord de coalition sont grossièrement déplacées. Les futurs dirigeants de ce pays d’importateurs d’antisémites condamnent les implantations israéliennes, un texte qui n’apparaissait pas dans l’accord de l’actuelle coalition. Quand il est question, dans cet accord, de l’incitation à la violence, les Palestiniens ne sont même pas mentionnés. Tout ceci constitue autant d’indicateurs supplémentaires de la décadence qui s’installe au sein des principaux courants de pensée en Allemagne.

Par Manfred Gerstenfeld

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Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.