
Le rapport annuel du Département d’État sur les libertés religieuses met l’accent sur les efforts de l’administration Trump pour maintenir le statu quo sur le Mont du Temple de Jérusalem et encourager le pluralisme religieux en Israël.
Dans le rapport publié jeudi, les israéliens ont souligné la volonté de l’administration Trump attache d’apaiser les tensions qui ont explosé en juillet suite à l’assassinat de deux policiers israéliens sur le Mont du Temple par des terroristes et en conséquences, les nouvelles mesures de sécurité installées par Israël. Il encourage également l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, dont la candidature a été critiquée par des groupes juifs en raison de ses précédentes attaques récurrentes contre les Juifs libéraux, à promouvoir le pluralisme religieux.
Le rapport fait spécifiquement référence aux tentatives des Juifs non-orthodoxes d’obtenir une aire de prière mixte et l’autorisation de mener des services de prière dans le prolongement du Mur des Lamentations, qui jouxte le Mont du Temple.
“Les ambassadeurs et les ambassades des Etats-Unis ont discuté avec des responsables du gouvernement et de la Knesset, de l’importance de maintenir le statu quo sur le Mont du Temple (Haram al-Sharif pour les musulmans) et de ne pas aggraver les tensions par des actions provocatrices”. “Lors des réunions avec les représentants du gouvernement, les responsables des ambassades l’importance du pluralisme religieux et le respect des courants non orthodoxes du judaïsme a été souligné.”
La section du rapport concernant le Mont du Temple, site sacré pour les musulmans et les juifs, est particulièrement longue et documente en détail ce que le rapport qualifie d’actions israéliennes officielles qui sembleraient défier le statu quo.
Le «statu quo» fait référence aux accords selon lesquels le Waqf, serait l’instance religieuse musulmane répondant à la Jordanie et à l’Autorité palestinienne, qui détient l’autorité religieuse sur le Mont du Temple lui-même. Pendant des décennies, le Waqf a interdit le culte juif sur le site – en accord avec les gouvernements israéliens successifs – tout en permettant aux visiteurs juifs de s’y rendre.
“Malgré la politique du gouvernement israélien interdisant le culte non musulman sur le site, certains groupes juifs escortés par la police israélienne au Haram al-Sharif / Mont du Temple ont accompli des actes religieux tels que la prière et la prostration”, indique le rapport.
Ces déclarations soulignant que les Etats-unis sont sensibles aux revendications musulmanes sur le site le plus sacré de Jérusalem surviennent quelques semaines après que le président Donald Trump ait reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, déclenchant une crise dans les relations américano-palestiniennes.
“Les incidents relatifs aux tentatives de prière juive au Haram al-Sharif / Mont du Temple se sont multipliés par rapport aux années précédentes, selon les ONG locales, les médias et les mouvements juifs du Mont du Temple, et se sont produits sur une base quasi hebdomadaire”. “Pendant les fêtes juives, telles que la Pâque, Tisha B’Av, et Souccot, des dizaines d’activistes juifs du Mont du Temple se sont engagés à prier sur le site. Dans la plupart des cas, la police israélienne a agi pour les empêcher de prier et les a expulsés, mais dans d’autres cas, dont certains ont été postés sur les médias sociaux avec des photos et des vidéos, la police n’a pas relevé des actes de prière.
Le rapport traite aussi du traitement des minorités religieuses par Israël, et comprend des passages détaillés sur la prière non-orthodoxe au Mur occidental.
“Le gouvernement israélien n’a pas mis en œuvre l’accord conclu en janvier par le cabinet qui réclamait l’établissement d’une aire de prière pour le courant réformé, conservateur et mixte sur une partie séparée du Mur des Lamentations”, indique le rapport. “Des groupes réformistes, conservateurs et juifs féminins, y compris des groupes de femmes juives orthodoxes ont fait pression pour que cette proposition voit le jour, tandis que les dirigeants religieux juifs ultra-orthodoxes et les personnalités politiques ont continué à s’opposer à ce projet.”
Les efforts de Friedman pour promouvoir la compréhension interconfessionnelle sont multiples.
Les événements organisés par l’ambassade, y compris un iftar interconfessionnel du Ramadan et un dîner interconfessionnel de Thanksgiving, ont contribué à calmer les tensions entre les communautés religieuses et l’intensification de la communication interreligieuse au sein de la société en réunissant des représentants de nombreuses communautés religieuses “, indique le rapport.
Par ailleurs, ce rapport fait référence à la ‘Cisjordanie’ et à ‘Jérusalem-Est’ comme «occupées». Friedman aurait, ces dernières semaines, exhorté le Département d’État à abandonner cette nomenclature, bien que le Département d’État ait nié et qualifié les propos de Friedman d’erronés.
Le rapport suggère également que les revendications israéliennes sur Jérusalem ne s’étendent pas nécessairement à toute la partie arabe de Jérusalem-Est.
“Le gouvernement israélien a officiellement annexé Jérusalem-Est en 1980, bien qu’aucun autre gouvernement, y compris les Etats-Unis, n’ait reconnu cette annexion”, indique-t-il entre parenthèses dans le chapitre ‘Territoires occupés’ du rapport. Trump avait d’ailleurs précisé qu’en reconnaissant la ville comme capitale d’Israël, il ne déterminait pas le statut final de la ville.
Une caractéristique du rapport était de définir les attaques terroristes palestiniennes comme étant des violations possibles des libertés religieuses.
“Parce que la religion et l’ethnicité étaient souvent étroitement liées, il était difficile de catégoriser une grande partie de cette violence comme étant uniquement basée sur l’identité religieuse”, peut-on lire dans le rapport.
Dans le rapport global qui a été publié, le secrétaire d’État Rex Tillerson et son département ont souligné les violations «systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse», au Pakistan, en Birmanie, en Chine, en Érythrée, en Iran, en Corée du Nord, au Soudan e, Arabie Saoudite, au Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan.
L’une des réussites de l’administration Trump à ce jour, a été l’amélioration considérable des relations entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, par opposition aux tensions entre les Saoudiens et l’administration Obama.